La circoncision est souvent perçue à travers le prisme des traditions religieuses ou culturelles. Mais au-delà de ces dimensions, elle attire également l’attention dans le domaine médical pour ses bénéfices potentiels sur la santé. L’opération consiste à retirer tout ou partie du prépuce recouvrant le gland du pénis et est pratiquée dans de nombreux pays pour des raisons prophylactiques ou hygiéniques. Si elle reste l’objet de débats éthiques et scientifiques, plusieurs études mettent en lumière ses avantages sur le plan sanitaire. Mais quels sont-ils précisément ? Voici une réponse détaillée.
Prévention des infections urinaires
Les infections urinaires touchent principalement les femmes, mais elles peuvent également affecter les hommes, en particulier les jeunes garçons. Chez ces derniers, le prépuce peut constituer un environnement propice à la prolifération bactérienne lorsqu’il n’est pas correctement nettoyé. En effet, les bactéries peuvent s’accumuler sous le prépuce et migrer vers l’urètre puis entraîner des infections douloureuses.
Mais la circoncision réduit ce risque en éliminant cette zone où les germes peuvent s’installer. Plusieurs études ont d’ailleurs démontré que les garçons circoncis présentent une incidence beaucoup plus faible d’infections urinaires par rapport à leurs homologues non circoncis. Et selon une recherche publiée dans la revue Pediatrics, la circoncision peut réduire jusqu’à 90 % le risque d’infections urinaires chez les nourrissons au cours de leur première année de vie.
Bien que ces infections soient généralement traitables avec des antibiotiques, leur prévention est essentielle pour éviter des complications plus graves telles que des atteintes rénales. En ce sens, la circoncision peut être envisagée comme une mesure prophylactique efficace chez les jeunes garçons présentant un risque accru d’infections urinaires.
Réduction des risques d’infections sexuellement transmissibles
La circoncision contribue à la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) comme le VIH. Plusieurs études menées en Afrique subsaharienne ont révélé que les hommes circoncis avaient un risque réduit de contracter le VIH lors de rapports hétérosexuels. Cette diminution peut atteindre jusqu’à 60 %, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
En réalité, les mécanismes biologiques derrière cette protection sont liés à la structure du prépuce. Celui-ci contient des cellules appelées « cellules de Langerhans » qui sont particulièrement vulnérables au virus du VIH. En retirant le prépuce, la circoncision réduit l’exposition de ces cellules et limite ainsi la transmission du virus.
Outre le VIH, la circoncision diminue également le risque d’autres IST telles que le papillomavirus humain (HPV) et l’herpès génital. À noter que le HPV est notamment impliqué dans le développement du cancer du col de l’utérus chez les femmes.
Amélioration de l’hygiène intime
L’hygiène intime est une préoccupation quotidienne pour tous, mais elle peut être complexe chez les hommes non circoncis. Le prépuce est une zone où s’accumulent facilement des sécrétions appelées smegma qui peuvent provoquer des irritations ou des inflammations lorsqu’elles ne sont pas correctement éliminées.
Mais la circoncision simplifie grandement l’entretien de cette partie intime en supprimant cette poche où les sécrétions et bactéries peuvent s’accumuler. Elle contribue également à prévenir certaines affections locales comme la balanite (inflammation du gland) ou la posthite (inflammation du prépuce).
Prévention de certaines maladies graves
En plus des bénéfices immédiats sur l’hygiène et les infections courantes, la circoncision offre également une protection contre certaines maladies graves qui peuvent survenir à long terme.
Entre autres, on retrouve le cancer du pénis qui est rare, mais grave. Il est souvent associé à des infections chroniques ou à une mauvaise hygiène intime. Concrètement, la présence prolongée de smegma sous le prépuce peut provoquer des irritations répétées et favoriser le développement de cellules cancéreuses. En éliminant cette zone, la circoncision réduit alors le risque de cancer du pénis.
Cependant, les avantages sanitaires de la circoncision concernent également vos partenaires féminines. Puisqu’elle réduit le risque d’infections par le HPV chez les hommes, la circoncision contribue indirectement à diminuer l’incidence du cancer du col de l’utérus chez leurs partenaires sexuelles.
À quel âge est-il préférable de pratiquer une circoncision ?
La question du moment idéal pour pratiquer une circoncision reste sujette à débat et dépend souvent des motivations médicales ou culturelles derrière cette décision. Chez les nourrissons, l’intervention est généralement plus simple et moins risquée. Elle est réalisée sous anesthésie locale ou générale selon les cas et permet une cicatrisation rapide grâce à la régénération accélérée des tissus chez les jeunes enfants.
Cependant, certains parents préfèrent attendre que leur enfant soit en âge de comprendre et d’accepter cette procédure. Chez les adolescents ou adultes qui choisissent volontairement cette intervention, elle peut nécessiter une période de récupération légèrement plus longue.
Dans tous les cas, il est essentiel que la circoncision soit pratiquée par un professionnel qualifié dans un environnement médical sécurisé afin d’éviter toute complication. Une consultation préalable sera nécessaire pour évaluer les risques éventuels notamment.